Venant de Kostroma, après avoir traversé une forêt de bouleaux,
nous arrivons au confluent de la Kotorosl avec la Volga. Iaroslav le Sage fonda ici vers 1010 une forteresse après avoir accompli l’exploit de tuer d’un coup de hache un ours sacré lancé contre lui. Il donna son nom à la cité et le blason de la ville rappelle encore aujourd’hui cet événement mythique.
Le nom de Yaroslavl apparaît dans les chroniques dès le 11° siècle et on a fêté les 1000 ans de sa fondation en 2010. Plusieurs fois détruite, elle fut toujours reconstruite.
Le début du 16° siècle voit s’élever
le monastère de la Transfiguration du Sauveur.
Il prend l’allure d’un kremlin fortifié, avec son enceinte munie de tours de guet. Entrons par la Porte Sainte. Nous voyons d’abord un carillon en plein air. Puis une stèle en mosaïque représentant le Prince Pojarski qui, aidé de l’artisan Minine, partit du monastère avec une petite armée afin de chasser les Polonais de Moscou, ouvrant ainsi une ère de prospérité pour la ville.
Dans les parterres fleuris entourés de plessis comme à l’époque médiévale, des maisons et des églises miniatures abritent en réalité des ruches.
Plus loin, le clocher du monastère semble hérissé de chardons dorés.
Dirigeons-nous vers la cathédrale de la Transfiguration, facile à reconnaître avec ses trois coupoles dorées en forme de casque militaire.
À l’intérieur, de nombreuses fresques, dont beaucoup n’ont pas pu être encore restaurées.
En face du monastère, s’élève l’église de l’Épiphanie, toute en briques rouges incrustées de céramique, coiffée de bulbes sombres et de deux rangées de kokochniks (coiffure des femmes russes, ce motif est aussi utilisé en architecture).
Érigée au 17° siècle grâce à la fortune d’un marchand de la ville, elle présente à l’intérieur une iconostase du 18° et une grande quantité d’icônes que nous ne verrons pas car nous sommes attendus à…
l’église du Prophète Élie,
bâtie grâce à la fortune de deux négociants en fourrure, les frères Skripine. C’est un grand bâtiment blanc, coiffé de cinq bulbes verts et flanqué de deux clochers pyramidaux.
À l’intérieur, outre la magnifique iconostase, des fresques de toute beauté, dues à Nikitine et Savine, illuminent l’édifice. Elles illustrent la vie du Prophète, mais aussi la vie quotidienne comme ici la moisson, ou encore le Jugement Dernier.
La ville comporte bien d’autres édifices comme l’église Saint Michel Archange ou Saint Nicolas de la Pluie.
Mais quittons le centre ville pour nous rendre sur les bords de la Volga, dans le beau jardin “sur la Strelka”, posé sur un belvédère.
Le spectacle est saisissant : d’un côté l’activité du grand fleuve et de l’autre les parterres de fleurs, avec bien en vue le fameux ours, emblème de la cité.
À l’autre bout du jardin, le monument aux morts. Il représente la Femme qui a travaillé à l’usine pendant que l’Homme était parti au front. La flamme est toujours allumée et deux jeunes gens prennent la relève toutes les heures.
De là, on voit
l’église de la Dormition,
avec sur son parvis la statue très controversée de la Trinité.
Elle est si belle qu’on la croirait neuve… ce qui est le cas, car détruite en 1937, elle a été reconstruite pour le millénaire de la ville. Ses murs immaculés coiffés de noir, ses bulbes dorés en écailles et la magnifique représentation de la Dormition de la Vierge, constituent un ensemble superbe.
À l’intérieur, une iconostase toute dorée et de belles icônes semblent sortir tout droit de l’atelier de l’artiste.
Traversons à présent la Volga pour nous rendre à quelques kilomètres de là, au
monastère de Tolga,
fondé au 14° siècle après l’apparition de la Vierge à l’évêque de Rostov. L’icône miraculeuse est toujours vénérée par la centaine de religieuses qui prient ici. L’endroit est très agréable. On longe les champs cultivés par les ouvriers du monastère et de là, on aperçoit toute une collection de bulbes aux couleurs pastel.
À l’intérieur, des plants de pommiers, un plan d’eau où s’ébattent des canards…
…et plusieurs jolies églises…
…parmi lesquelles celle de l’Exaltation de la Croix où est exposée (lorsqu’elle est au monastère) l’icône de la Vierge de Tolga, au visage si triste, mais si tendre aussi pour son Enfant.
Bien entendu, ici aussi, foulard et jupe longue sont de rigueur !
Et parfois, au détour d’une allée, passe une religieuse à bicyclette ! …
Cette jolie ville n’est pas un musée, mais une cité active et culturelle. Et c’est là qu’a vécu dans sa jeunesse Valentina Terechkova, 1° femme-général et 1° femme-cosmonaute.
Et si l’on veut finir la visite de manière plus légère, allons faire un tour au
Musée de la Musique et du Temps.
Le propriétaire nous montrera sa collection de cloches de troïka et de fers à repasser…
…ainsi que des horloges de toutes sortes et des instruments de musique très originaux…
…tous en état de marche !…
merci très belles photos idem pour nous visite sous la pluie