L‘arrivée à Hô Chi Minh-Ville (ex- Saigon) marque une rupture.
Il fait nettement plus chaud et la ville grouille de vie. D’innombrables deux-roues sillonnent les rues, au point que dans certains quartiers une voie de circulation leur est réservée.
Les trottoirs sont le théâtre de scènes étonnantes :
– Ici, c’est la pause de midi et, simplement assis en tailleur sur une page de journal, on prend un en-cas ou on lit les nouvelles en attendant la reprise du travail.
– Là, des écoliers, chemise bleu ciel et short marine, répètent sous la direction de leur institutrice des morceaux de musique pour la fête qui approche.
– Plus loin, une marchande de soupe est là, avec ses marmites et ses réchauds. Et tous ses clients, assis sur de minuscules tabourets de plastique de couleurs vives, prennent leur déjeuner sur le trottoir.
Nous devons nous frayer un passage parmi eux pour nous rendre à la cathédrale et à la poste centrale.
Celle-ci vaut le déplacement. Sa longue façade rose, avec sa grosse horloge ronde, fait penser à une gare parisienne. Entre les fenêtres, on est étonné de lire des noms connus comme Laplace ou Louis XI. Nous apprenons bientôt que tous ces personnages ont créé ou fait évoluer le service postal.
Gustave Eiffel, qui a construit ce bâtiment à l’époque de la colonisation, a conçu l’intérieur de façon très originale. La verrière en forme de voûte en berceau donne une grande luminosité, et un système innovant de ventilation naturelle permet à l’endroit d’être climatisé sans climatiseur.
Le mur du fond est réservé à un grand portrait d’Hô Chi Minh, d’immenses cartes du Vietnam ornent les murs de l’entrée et toute la nef de cette cathédrale de verre est remplie de présentoirs de livres. On se croirait dans une bibliothèque.
Il faut regarder attentivement le mur de droite pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une poste : les guichets sont là pour le prouver.