Dans un bazar de Boukhara, un pot en plastique rose, avec deux petits objets en bois à l’intérieur, excita notre curiosité.
L’un de ces objets ressemblait à une cuillère au manche cylindrique creux. Et l’autre se présentait comme une sorte de pipe, avec fourneau et tuyau.
Notre guide nous a malicieusement demandé, à quoi, selon nous, cela pouvait bien servir… Pot à crayons ??? Vase pour ranger les pipes ???
Que nenni !!! C’était la variante ouzbèke de la couche-culotte !
Ceci mérite évidemment une explication.
Le berceau ouzbek se présente comme un petit lit-balançoire surmonté d’une barre de bois horizontale.
Le fond du berceau est tapissé d’une pile de couvertures, toutes percées d’un trou rond au niveau des fesses du bébé. Dans ce trou, on insère le petit pot en plastique rose et on pose l’enfant bien comme il faut, soigneusement attaché. Puis on glisse entre ses jambes l’un des deux petits objets en bois, celui en forme de cuillère s’il s’agit d’une petite fille, celui en forme de pipe s’il s’agit d’un garçon.
Evidemment, on maintient les jambes serrées. Ainsi, l’urine est dirigée directement dans le petit pot qu’il n’y a plus qu’à vider le moment venu.
On place une couverture sur la barre de bois horizontale, créant une atmosphère sombre et chaude et on balance le lit pour endormir le bébé.
Les enfants semblent adorer ce système ingénieux : notre guide nous a expliqué que son neveu, âgé d’environ cinq ans, regrette encore son berceau et qu’il a longtemps réclamé le privilège d’y dormir.