Jeudi 10 mai
Il est bientôt 13h, mais notre restaurateur attendra : Jean-Paul veut profiter de l’heure de midi pour visiter plus tranquillement le Palazzo Reale de Palerme, actuellement siège du Parlement sicilien, et sa chapelle palatine. Nous traversons un patio très frais avec décors muraux de mosaïques.
Et nous entrons dans la chapelle palatine, édifiée à la demande de Roger II, premier roi normand de Sicile. Elle est éblouissante avec son plafond arabe en bois, à muqarnas ( = formé de croix et d’étoiles à huit branches).
La nef ruisselle d’or et offre un magnifique décor en céramiques. Les tesselles qui les composent sont faites de pâte de verre colorée ou d’une feuille d’or recouverte de verre, ce qui les rend particulièrement brillantes.
Au fond de l’abside, l’Annonciation qui décore l’arc encadre le Christ bénissant et la Vierge Marie.
Les mosaïques de l’édifice illustrent souvent la vie des saints Pierre et Paul.
Le pavement géométrique à signification templière est tout bonnement splendide et donne à l’édifice un petit air oriental.
Vers 14h, le bus nous conduit vers notre restaurant où nous déjeunons en bonne compagnie d’une salade de tomates accompagnée de mozzarelle et de jambon de pays. Puis on nous sert deux sortes de pâtes avec un ragoût de poisson, des aubergines fourrées au pâté de poisson et un blanc-manger aux pistaches avec zeste d’orange et sauce au chocolat.
Après le déjeuner, petite balade digestive en ville. Nous observons d’abord le Grand Hôtel Palme.
Cet endroit a d’abord été la propriété de l’Anglais qui a “inventé” le vin de Marsala. Mais devenu hôtel, il a été le théâtre d’une réunion capitale au cours de laquelle la Mafia sicilienne a été investie par les Américains pour le commerce et la banque de la drogue. “Le Parrain” de Coppola raconte cette scène dans le décor historique.
Dans une petite rue, nous rentrons dans la cathédrale de Palerme, installée à l’emplacement d’une ancienne mosquée. L’édifice, avec ses murs décorés de créneaux, prend un petit air de château fort. Très simple, son plafond comporte peu de décors en prévision d’éventuels séismes.
On y trouve les tombeaux en porphyre rouge de grands rois de Sicile, le Normand Roger II, et les Souabes Frédéric II et Henri VI, ainsi que de la femme de ce dernier, la reine Constance.
Sur la place, se dresse la statue de sainte Rosalie, patronne de Palerme, qui protège de la peste.
Dans une autre rue, nous nous sommes arrêtés devant les armoiries d’un aristocrate juif.
Jean-Paul nous a également commenté la Place aux quatre coins. Cette place, située à un carrefour important de la ville, comporte dans ses angles quatre façades concaves, toutes décorées de la même manière : au-dessus d’une fontaine, les allégories des quatre saisons ; à l’étage supérieur les statues des rois espagnols Charles Quint, Philippe II, III et IV, également rois de Sicile. Et encore au-dessus, les quatre saintes patronnes de la ville. Tout en haut, un blason dominé par un aigle et une couronne.
Tout près, la fontaine de la place Pretoria occupe presque tout l’espace. Un bassin central comporte un pilier avec trois vasques. Il est entouré de quatre ponts qui enjambent un bassin en anneau. Les statues qui animent cette fontaine représentent les dieux de l’Olympe et les rivières de Palerme. C’est un bel exemple du style Renaissance.
Au fil de notre balade, nous avons aussi croisé Charles Quint, curieusement vêtu en empereur romain, qui veille sur la place de Bologne, les deux théâtres de la ville et quelques calèches qui permettent aux visiteurs d’admirer toutes ces merveilles.
Nous sommes à présent épuisées et ravies de rentrer à l’hôtel Federico II pour nous reposer avant le dîner. Au menu : salade mixte, tranche de porc à la sauce au vin réduit et glace aux agrumes.
Vers 22h 30, au lit !
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À suivre : À Cefalu, sur les terres du roi Roger