Dimanche après-midi
Après un repas plantureux, nombre de voyageurs se sont endormis dans le bus, sur la route de Taormina. Pourtant, chacun se réveille bientôt car nous approchons de notre destination. La cité, nichée en hauteur mais au fond d’une baie, jouit d’un panorama somptueux. La mer Ionienne est d’un bleu profond et le ciel s’est bien dégagé depuis que nous avons quitté le volcan. À présent, il fait très doux.
Le bus nous laisse au grand parking de la Porta Catana et un ascenseur nous remonte au 7° étage pour atteindre la ville haute. Notre guide nous rejoint sur la placette. Franchissant la porte Catane, nous voilà sur la place du Duomo, la cathédrale-forteresse dédiée à saint Nicolas de Bari. Au centre de la place, une fontaine porte en son sommet un personnage mi-femme mi-cheval, sorte de centaure féminin qui tient dans ses mains un globe et un sceptre, symboles de pouvoir.
Mais cette Clara, originaire du nord de l’Italie, a un accent assez prononcé et un débit de mitraillette. Elle parle tout en marchant, elle marche tout en parlant, ce qui empêche les voyageurs qui ne sont pas tout près d’elle d’entendre ses explications. Alors, je sens que je décroche et tout en gardant un œil sur l’un ou l’autre des membres du groupe pour ne pas me perdre, je me plais à admirer les jolis balcons décorés et les devantures colorées du Corso Umberto, ainsi que quelques jolies façades. Sur la place du IX avril, nous remarquons la petite église San Giuseppe.
Nous voilà bientôt aux Naumachies. À l’époque romaine, il s’agissait de combats navals, mais ici c’est plutôt un lieu dédié à la gymnastique. Il n’en reste que des arcades aveugles qui bordent un étroit jardin.
De jolies céramiques décorent façades et restaurants et je m’amuse dans une ruelle devant une peinture naïve qui dissimule les portes des compteurs d’eau ou de gaz : un chat armé d’un balai chasse les souris qui ont envahi la maison et y mènent une vie bourgeoise !…
Nous débouchons sur une petite place d’où nous apercevons une des façades du palais Corvaja, avec ses fenêtres géminées de style gothico-catalan.
Encore une rue et nous sommes au théâtre antique, construit par les Grecs, embelli par les Romains, utilisé par les Espagnols, oublié pendant des siècles et restauré au XX° siècle. Actuellement, de nombreuses manifestations s’y déroulent toute l’année et son exceptionnelle acoustique permet d’accueillir ici chaque été des festivals internationaux. Monter tout en haut pour admirer le panorama (pourtant magnifique) nous semble hors de portée dans le temps imparti, alors nous choisissons de retourner tranquillement vers le bus.
Sur la route du retour vers Catane, Laura, notre guide, nous raconte quelques épisodes de l’Odyssée : Ulysse et le Cyclope, Charybde et Scylla, Acis et Galatée… Ce qui ne nous empêche pas de regarder de loin la pointe de la botte italienne près du détroit de Messine, car il n’y a pas de brume. C’est une chance !
Au retour, nous sommes franchement fatiguées et en apprenant que le départ vers le restaurant se ferait seulement à 20h 30, ce qui laissait supposer un retour vraiment tardif, nous avons préféré rester à l’hôtel. Quelque temps plus tard, un appel au téléphone de Laura nous donnait des informations pour le départ du lendemain et nous annonçait que l’hôtel nous porterait quelques fruits en guise de dîner. Surprise : c’est une vraie dînette avec viande des Grisons, fromage, fraises et melon. Voilà une bien jolie attention qui méritera un joli remerciement.
La soirée s’étire tranquillement et nous plongeons sereinement dans le sommeil.
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