Mercredi 22 mai
Départ plus tardif, ce matin : 8h 45. Aujourd’hui, la journée sera plus douce. Avant de quitter la chambre, prenons le temps de regarder une dernière fois l’alcazar joliment rosé par le soleil levant.
Petit déjeuner agréable dans une vaste salle, puis route vers Avila. En chemin, nous remarquons un paysage de cultures, et des preuves de la production d’énergies renouvelables.
Pendant le trajet d’environ deux heures, notre guide nous parle de la vie scolaire, de la santé, du chômage, de la chasse. Puis il nous présente la ville où nous nous rendons : Avila.
Avila est connue pour ses murailles en parfait état, sa viande de porc et de bœuf, ses yemas, (ce sont des sucreries aux jaunes d’œufs frits), ses gâteaux au miel, ses délicieux bistecas, et bien entendu sainte Thérèse de Jésus (1515 – 1582).
Fille d’un père juif converti et d’une mère de petite noblesse, elle écrit dès 14 ans un roman sur la chevalerie. Adolescente, elle quitte sa maison un soir en compagnie d’une cousine, mais son père la surprend et l’enferme dans un monastère.
Malade, elle retourne chez sa tante, mais à 19 ans elle entre au couvent de l’Incarnation. Bien que très malade, elle écrit beaucoup : des lettres à saint Jean de la Croix et des livres sur son évolution spirituelle. Elle est canonisée en 1622 et devient Docteur de l’Église en 1970. Elle a fondé plusieurs monastères. On ne lui connait aucun miracle, mais elle parle avec Jésus.
Actuellement, le monastère de l’Incarnation compte 22 religieuses carmélites, soumises à une règle très stricte : solitude, silence, prière. Elles disposent d’un petit jardin, élèvent des volailles et s’adonnent à l’artisanat, mais vivent surtout de dons. En 2015, pour le 500° anniversaire de la sainte, d’innombrables pèlerins sont venus à Avila.
Avant d’entrer dans la ville, le bus nous arrête au site des “Cuatro Postes” (=quatre piliers) d’où l’on a une vue magnifique sur les murailles de la cité. Elles enserrent la vieille ville sur plus de 2500 mètres, et comptent 90 tours, 8 portes et quelques poternes. Ces murailles crénelées sont en si parfait état qu’on les croirait toutes neuves !
Nous visitons d’abord le monastère de l’Incarnation. On peut y voir des souvenirs de la sainte, des objets lui ayant appartenu, des reliques, la reconstitution d’un parloir et d’une cellule, le tout d’une grande austérité.
Autre point de visite important, la basilique de saint Vincent, bâtie sur le lieu du supplice du saint et de ses deux sœurs Sabine et Cristeta.
On y remarque notamment le tombeau des trois martyrs, abrité sous un baldaquin gothique au toit en pagode. Le martyre est représenté sur le cénotaphe sous forme de scènes sculptées et peintes de façon très vivante.
Vers 13h 30, nous déjeunons dans le patio de notre hôtel, le Palacio de los Velada, en compagnie d’un couple charmant qui a longtemps vécu à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Au menu : un potage (sorte de vichyssoise), des scalopina avec des frites et du riz au lait, spécialité du lieu.
Après le repas, au cours d’une longue balade à pied le long des remparts, notre guide nous commente les lieux, les marchés, les artisans, les coutumes.
Puis, nous nous sommes rendus sur le site de la maison natale de Thérèse où a été érigé le couvent Sainte-Thérèse, qui est actuellement le musée le plus complet qui lui soit consacré.
Notre guide nous laisse alors près de la cathédrale pour un moment de temps libre.
La cathédrale d’Avila est très belle, mais la couleur des murs nous étonne : les pierres sont en granit ferreux qui leur donne des traînées rouges, d’où leur nom de pierres sanglantes. À l’intérieur, le Trascoro présente des sculptures qui racontent la jeunesse de Jésus.
Les stalles de chêne sont merveilleusement ouvragées et le grand retable peint est encadré de bois doré. Dans le déambulatoire, on remarque le tombeau de l’évêque d’Avila “El Tostado“, finement sculpté.
Le cloître est hélas transformé en lieu d’exposition, ce qui le protège de l’humidité et des oiseaux, mais lui retire tout son charme.
Il nous reste un peu de temps pour aller se rafraîchir dans un café où on nous sert une bière pression accompagnée de toasts aux rillettes et d’un gaspacho !
Mais il est à présent l’heure de rentrer pour ranger nos affaires et reposer nos vieilles jambes…
Demain, nous partons pour Salamanque.
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