Samedi 15 septembre
Après l’escapade fatigante à Sisteron, réveil à 8h et petit déjeuner vers 8h 30.
En milieu de matinée, nous partons vers Valensole. Par une gorge boisée, la route en lacets monte sur le plateau où s’étendent d’immenses champs de lavande aux sillons parfaitement bien alignés. Bien que la lavande soit déjà récoltée, la senteur persiste et embaume encore le paysage.
Le guide vert nous annonce que, le samedi, il ne faut surtout pas manquer le marché haut en couleur de cette localité. Nous garons la voiture à l’entrée du village.
En contrebas, sur le Cours, quelques étals exposent des primeurs, des textiles et quelques fromages de chèvre sous les platanes. Mais c’est un tout petit marché dont nous cherchons en vain les hautes couleurs annoncées. Un magasin de souvenirs attire notre regard : que rapporterons-nous à nos jeunes voisins ? Peut-être un set de salle de bains à base de lavande ? Nous verrons bien.
Pour l’heure, nous nous installons à la Brasserie du Plateau où l’on nous sert de la dorade grillée avec de la ratatouille ou des pieds et paquets de Sisteron (sorte de tripes d’agneau à la sauce tomate accompagnées de pommes vapeur).
Après quoi, nous partons à la recherche du moulin Bonaventure où l’on fabrique une huile d’olive plébiscitée par Alain Ducasse lui-même ! Nous arrivons vers 14h 15, mais le moulin n’ouvre qu’à 15h. Arrive alors l’un des deux agriculteurs qui nous présente son moulin. Pas un moulin avec des ailes et une meule, comme celui de Daudet, non ! Un moulin moderne avec des cuves métalliques qui permet d’obtenir une huile d’une extrême finesse. Les trois variétés reflètent les trois stades de maturation de l’olive. On nous fait goûter à la petite cuiller toutes ces merveilles et je m’étonne moi-même d’être capable d’avaler et d’apprécier non pas du vin mais de l’huile !
Petit achat indispensable. Cet homme nous a consacré deux heures de son temps et nous a vraiment bien expliqué le travail, les techniques, les huiles différentes selon la saison, comment déguster : c’était très intéressant.
À la sortie, direction Manosque, la ville de Jean Giono.
Manosque comprend dans ses armoiries 4 mains dans des carrés bleus et rouges. Un texte datant de 1559 les décrit ainsi : “Écartelé d’azur et de gueules, à quatre mains appaumées d’argent, deux dextres et deux senestres, posées une dans chacun des quartiers, les pouces affrontés”. On peut voir un lien entre main et Manosque. Mais on remarque que, dans cette réalisation au sol, contrairement à la description ci-dessus, les mains représentées ici n’ont pas “les pouces affrontés”. Ici, il s’agit de quatre senestres, c’est-à-dire quatre mains gauches !
Un musée retrace la vie de Jean Giono, accompagnée d’un montage avec interviews et extraits de films. On nous a rappelé que la Provence décrite par l’auteur dans ses romans n’est pas une description fidèle mais une Provence rêvée, imaginée, magnifiée qu’il ne faut pas s’attendre à retrouver lorsqu’on s’y promène…
Nous jetons également un coup d’œil à l’église Saint-Sauveur au campanile très ouvragé en fer forgé.
Mais l’heure avance et après l’achat de quelques fruits dans un magasin de primeurs particulièrement bien achalandé, nous rentrons à l’hôtel.
Retour à : Autour des gorges du Verdon
À suivre : Sur le marché de Forcalquier