Lundi 10 septembre
Pour ce premier jour de vacances, après deux jours de voyage, prenons notre temps.
Tout d’abord, un copieux petit déjeuner sur la terrasse pour se mettre en train…
…puis, une découverte tranquille de notre environnement immédiat, un peu à l’écart du village. Après le repas du midi, sur les conseils de notre hôte, qui nous a confié un plan de Moustiers, casquette et sac à dos, nous voilà parties sous un chaud soleil, avec le projet de grimper jusqu’à la chapelle Notre-Dame de Beauvoir.
La route monte constamment et de plus en plus. Dans le village, les parkings sont rares, difficiles d’accès et le stationnement souvent limité à une heure. Nous avons bien fait de venir à pied. Arrêt rapide à la pharmacie, repérage de livrets touristiques et de cartes postales, et nous nous lançons dans l’ascension du chemin qui mène à la chapelle.
C’est une rampe souvent tracée en marches d’escalier, empierrées de galets et glissantes. Par chance, une main courante en métal brûlant nous protège d’une chute. Ce chemin est un vrai coupe-jarret : arrivées à peine au tiers, déjà nous faisons une pause sous prétexte d’admirer le paysage d’en-haut !…
Arrêts de plus en plus fréquents : quel fou a eu l’idée de construire cette chapelle à une telle hauteur ? Le chemin en lacets bordé d’un muret est jalonné de petits oratoires, comme celui de sainte Philomène.
Plusieurs fois, la tentation nous saisit d’abandonner, mais on est enfin parvenues à bon port, à bout de souffle, le cœur battant, les jambes rompues… Mais de là, quel spectacle !… On peut même apercevoir de loin, le lac de Sainte-Croix. À présent, on ne regrette pas les efforts fournis.
La chapelle est fraîche mais sombre. On apprend que la lumière qui éclaire l’autel est en panne mais que cierges et luminaires sont disponibles… à l’église paroissiale, là-bas, tout en bas dans le village !!! Nous nous contenterons donc d’une prière !
Au-dessus de la chapelle, entre les deux pans de la montagne, une étoile dorée est suspendue à une chaîne. Nous en relisons la légende, liée à la famille de Blacas : au temps des croisades, le chevalier de Blacas d’Aups, prisonnier des musulmans en Terre Sainte, promit à la Vierge Marie de suspendre sa chaîne “si jamais je retourne à Moustiers dans ma patrie”. Revenu dans son pays, il réalisa sa promesse. L’étoile a été plusieurs fois changée. Celle que l’on voit actuellement date de 1957, mesure 1,17 mètre de diamètre et pèse 18 kilos. Elle est suspendue à une chaîne de 220 mètres qui relie les deux pans de la falaise, juste au-dessus de la chapelle dédiée à Notre-Dame de Beauvoir.
La descente est beaucoup moins fatigante que la montée, mais il faut faire très attention aux pierres très glissantes. Tout ceci sous le regard étonné d’une troupe de tourterelles turques, telles de gros fruits au sommet d’un mélèze, qui semblent se demander pourquoi se donner tant de mal en grimpant les escaliers alors qu’il est si simple de voler…
Enfin, nous voilà arrivées tout en bas, attablées devant une bouteille d’eau bien fraîche. Un peu plus tard, après un dernier regard vers cette chapelle perchée si haut…
… nous reprenons le chemin du retour et nous sommes bien aises de retrouver notre petite maison, où un grand moment de repos nous fera le plus grand bien !!!
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