Tout au sud, le delta du Mékong, loin d’être seulement le débouché du fleuve dans la mer, fourmille d’activités. Ses rives sont bordées de maisons de pêcheurs perchées sur pilotis.
Mais sur l’eau se tient le plus curieux des marchés. Une multitude de bateaux y circulent et s’y croisent. Les plus importants appartiennent à des grossistes qui annoncent le contenu de leur cargaison en accrochant à une longue perche un ananas, une pastèque ou une citrouille.
Les bateaux des détaillants, plus petits, viennent s’y approvisionner.
Et les petits pêcheurs locaux, dans leurs embarcations légères, proposent du poisson frais en échange de ces marchandises.Les paysans apportent aussi leur production de fruits et de légumes dans leurs petites barques.
Parmi eux, circulent quelques femmes dont la barque ressemble à une cuisine ambulante avec ses grosses marmites fumantes posées sur des réchauds. Elles servent de la soupe, du riz ou du poisson en sauce aux affamés qui le désirent.
Ces marchés flottants constituent un monde remuant, coloré, à l’odeur puissante, dominé par les cris et les voix un peu nasillardes des vendeurs.