Départ matinal pour une découverte du parc national de la Terre de Feu.
Le paysage présente une terre pauvre, peu fertile, où paissent ici ou là des chevaux en semi-liberté.
Dès notre arrivée près du canal Beagle, après consultation du plan de l’endroit, nous partons pour une balade en sous-bois, conduits par Esteban.
La forêt est constituée de belles futaies de faux-hêtres, appelés ici guindos…
…ou lengas, selon que leurs feuilles sont persistantes ou caduques.
Nous rencontrons aussi quelques ficus.
Le tronc de ces arbres est parfois couvert de lichen chevelu ou porte des colonies de petits champignons dont se nourrissaient les Yamanas.
Certaines plantes semi-parasites appelées “lampions chinois” abondent sur leurs branches.
Nous sommes étonnés du nombre important d’arbres morts couchés par terre.
Notre guide nous a expliqué qu’autrefois, il y a quelques milliers d’années, le sol était gelé en permanence et ne permettait qu’une végétation de toundra : mousses et lichens. Lorsque le climat s’est réchauffé, la forêt a réapparu peu à peu, mais la couche d’humus, trop récente et encore trop mince, oblige les arbres à étaler leurs racines horizontalement.
Les vents violents de cette région les déstabilisent et si l’un tombe, il entraîne ses voisins avec lui. Les scientifiques estiment qu’il faut les laisser se décomposer sur place, mais le processus est très lent à cause du froid.
Le sentier serpente dans le sous-bois. De chaque côté, poussent des buissons à baies roses…
…et des variétés de Berberis à feuilles de buis et à fleurs orange.
Soudain, un chant d’oiseau attire notre regard : un bruant chingolo pépie sur un arbuste de la famille des séneçons, près d’un berberis à fleurs jaunes. (Merci à Yeap 31 de cette précision)
De temps en temps, entre les arbres, le sentier nous offre de magnifiques échappées sur la baie.
Un peu plus loin, nous traversons des tourbières où vivent beaucoup d’oiseaux : des faucons…
…des oies…
…mais aussi des moineaux et des grèbes, celui-ci est appelé maca grande. (Merci à Vincent Lutton de m’avoir donné cette précision !
Voici un barrage de castors.
Quelques couples de castors ont été importés du Canada il y a plusieurs décennies pour faire le commerce de leur fourrure. Ces animaux se sont très bien acclimatés, mais sous ces latitudes leur fourrure est de très mauvaise qualité et impropre à la vente. Les castors ont donc été remis en liberté dans la nature. Sans prédateurs, ils se sont multipliés, ils rongent les troncs d’arbres…
…pour créer des barrages qui provoquent de véritables inondations, et détournent même le cours des rivières. On n’a trouvé actuellement aucune solution à cette prolifération catastrophique.
En dehors des castors et des oiseaux, le lieu semble inhabité, même si l’on nous affirme qu’il vit ici des renards et quelques autres mammifères sauvages.
De temps en temps, notre promenade nous offre de belles échappées sur la baie de Lapataia. Sur la plage, de grandes algues brunes sèchent au soleil…
…au milieu de coquilles de moules nacrées.
Nous quittons le parc après un dernier regard vers cette terre encore vierge, comme lors de la création du monde.
Bonjour, vous avez fait de magnifiques photos !
voici quelques précisions de la part d’un ornitho français mais aussi voyageur en argentine :
l’oie blanche est le cauquen comun male et l’oiseau en dessous un grèbe appelé maca grande …..
je reviens juste de Bariloche où ils étaient visibles……..
bons voyages !
Merci infiniment de vos précisions ! Il est souvent délicat pour un simple voyageur – photographe de nommer avec exactitude des animaux qu’on ne rencontre pas dans nos contrées. Votre commentaire vient combler cette lacune. Je me permettrai d’ajouter cette information dans ma page (en précisant bien sûr que vous en êtes l’auteur !…)
Bonjour, le “moineau”, un bruant chingolo, n’est pas posé sur une “orchidée palomita” (elles pullulaient lorsque nous sommes passés) car c’est une petite plante vivant au ras du sol, mais probablement sur un arbuste de la famille des séneçons .