Dès notre arrivée à Malbork, nous sommes impressionnés par le gigantisme de cette forteresse.
Notre restaurant est installé dans le château : c’est donc dans une salle voûtée en briques qu’on nous apporte le plat national, le bigos, dans une petite soupière. C’est une choucroute à la mode polonaise qui associe au chou des champignons, des pruneaux et plusieurs sortes de viandes. Mais pour nous il est servi en entrée, donc moins copieux. Ce bigos est suivi d’une paupiette accompagnée de pommes de terre et de betteraves à la vinaigrette, puis d’un sorbet à la framboise.
Après ce repas, nous consacrons deux bonnes heures à la visite de cet immense château, l’un des plus grands d’Europe, fondé par les Chevaliers Teutoniques qui y installèrent leur capitale pendant plus de deux cents ans.
Notre guide nous emmène à l’autre bout de la forteresse pour récupérer les billets et… la guide locale qui nous fera visiter le château moyen, le château supérieur et le palais du Grand Maître de l’Ordre. Ce détour nous permet de mesurer l’étendue des destructions subies pendant la guerre. La restauration est stupéfiante : on peut admirer de nouveau la puissance des murailles et des tours, même si des différences de couleurs en rappellent les blessures.
Nous empruntons le pont de bois couvert qui franchit les douves sèches, le pont-levis avec sa herse, et pénétrons dans le château moyen sur le mur duquel je remarque deux bas-reliefs : l’un représente la Vierge Marie, protectrice de l’endroit, l’autre Nicolas Copernic (toujours lui…).
La cour du château moyen nous permet d’accéder à l’aile orientale qui abrite une remarquable collection d’ambre de la Baltique : matériel utilisé pour la taille et le polissage, morceaux d’ambre brut, avec parfois des inclusions de végétaux, bijoux magnifiques, objets de décoration de toute beauté.
Puis notre guide nous conduit dans l’immense Salle des Chevaliers dont la voûte palmée est soutenue par trois piliers. Les murs portent encore des fresques représentant des scènes de combats, de vie quotidienne et même de vie religieuse comme le Couronnement de la Vierge. La guide nous fait remarquer l’ingénieux système de chauffage par le sol.
De cette salle, nous avons accès au Palais du Grand Maître qui comporte un réfectoire d’hiver, un très grand réfectoire d’été très lumineux avec une voûte en palmier et le Hall Königsberg restauré dans les tons verts.
Revenus dans la cour où se dressent les statues en bronze de quatre Grands Maîtres de l’Ordre, on peut apercevoir le château supérieur avec sa haute tour carrée d’où il est possible de grimper pour admirer un superbe panorama.
La cour du château supérieur, dans laquelle nous pénétrons à présent, est encadrée de galeries gothiques et en son centre un puits couvert est surmonté d’un pélican qui nourrit ses petits.
C’est dans cette partie de la forteresse que se situent les cuisines, la Chambre du Trésor (avec livres de comptes et sacs de pièces), les chambres des dignitaires de l’Ordre ainsi que des sanitaires d’époque. Remarquer les choux au-dessus des sièges, dont les feuilles remplacent le papier. (Mais pourquoi s’en étonner ? Ne dit-on pas de certains journaux qu’ils sont des “feuilles de chou” ?).
Plus sérieusement, nous jetons un regard par les fenêtres sur la rivière Nogat et les environs avant de pénétrer dans l’église de la Vierge Marie au portail très ouvragé et à la voûte palmée. On remarque à l’intérieur un magnifique triptyque du Couronnement de la Vierge.
Notre visite se termine par la Salle Capitulaire aux belles boiseries sculptées.
En ressortant, encore émerveillés par cette formidable forteresse si bien restaurée, nous la regardons une dernière fois depuis l’autre rive de la rivière Nogat, d’où l’on a la plus belle vue sur la façade du Palais du Grand Maître.
Un seul bémol dans cette visite : la petite guide ne parlait pas fort et même avec des écouteurs il n’était pas facile de la suivre.
Alors, nous avons repris la route vers Gdänsk et ses chantiers navals.
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