Samedi 9 décembre
Ce matin, lever 6h 30, départ 8h.
Avant de quitter notre hôtel, nous prenons le temps de conserver quelques souvenirs.
Aujourd’hui, départ vers Agra : nous avons une longue route à faire. La traversée de la ville nous permet de remarquer l’installation du marché, l’arrivée des petits producteurs à pied ou en charrette, parfois tirée par un dromadaire.
Sur la route, nous en avons à présent l’habitude, nous croisons des camions peints, un pompon noir à la portière pour chasser le mauvais œil, mais aussi des piétons, des vélos, des auto-rickshaws, des autos, le tout dans un grand désordre. Pas de policiers à l’horizon. Le klaxon enfoncé à fond par tous les conducteurs les remplace aisément. Dès la sortie de la vieille ville, on retrouve les vaches et les chiens qui dorment ou cherchent leur nourriture. De temps en temps, une image insolite : un temple dédié au dieu-singe Hanuman, des techniques de construction inconnues, le séchage à grande échelle de bouses de vaches, des cultures inondées, un cycliste disparaissant totalement sous son chargement…
Sur l’autoroute, on prend de la vitesse, même si vaches, chèvres et chiens s’y promènent, au risque de se faire écraser. Parfois, une voiture prend l’autoroute à contresens pour gagner du temps. C’est dangereux, mais si on klaxonne bien fort, les autres usagers se poussent un peu. Voici l’heure de prendre un petit café.
Après la pause, notre guide nous parle de la swastika, (symbole sacré indien avant d’être hélas choisie comme emblème du parti nazi) et du système éducatif en Inde. La scolarisation n’est obligatoire que depuis quelques années. Avant, il était obligatoire d’ouvrir une école : nuance ! École publique et école privée se côtoient.
Au déjeuner, nous avons mangé dans un restaurant magnifique, la copie du palais d’un roi récemment ouverte : Laksmi Vilas Palace. Fleurs et arbres fleurissent un joli jardin. La cuisine est bonne et nous sommes les seuls à déjeuner d’un buffet dans une salle ornée de portraits de maharajahs.
L’après-midi, nous partons vers Fatehpur Sikri.
Cet endroit a une curieuse histoire. L’empereur moghol Akbar avait tout pour être heureux, mais pas de fils pour lui succéder. Il vint demander la bénédiction d’un saint homme à Sikri. Or, par la suite, il eut trois garçons, dont le futur Jahangir. En reconnaissance, il fit construire ici une ville entourée de remparts et en fit sa capitale en 1570. Hélas ! il dut l’abandonner en 1585 pour aller surveiller les frontières du nord de son territoire et probablement aussi par manque d’eau. Son fils et successeur Jahangir l’occupa trois mois en 1619, pendant l’épidémie de peste qui sévissait à Agra, sa capitale. Depuis quatre siècles, la ville a peu à peu perdu tous ses habitants, devenant une cité fantôme.
Le palais de grès rouge est entouré de murailles et les bâtiments intérieurs sont très bien conservés.
On entre d’abord dans l’ancien Diwan-i-Am, le Hall des Audiences Publiques. Akbar y écoutait les doléances de ses sujets. La séance se tenait dehors, mais il utilisait un système d’écho qui lui permettait de tout entendre. Il y rendait aussi la justice : on dit qu’il employait un éléphant pour écraser la tête des condamnés à mort. C’est aujourd’hui un joli petit jardin bien pacifique, entouré de portiques !…
Plus loin, voici le Diwan-i-Khas, le Hall des Audiences Privées. Il se présente comme un bâtiment carré, à quatre portes, dont le toit est surmonté de quatre kiosques. À l’intérieur, un magnifique pilier central soutient une plate-forme circulaire. C’est sur ce balcon intérieur que Akbar recevait ses ministres ou ses invités.
Nous traversons la cour pavée qui est en fait un jeu de dames extérieur. On dit que les pions étaient des concubines ou des servantes. Nous passons près du kiosque de l’astrologue. Remarquer les arches de style jain qui font penser à des trompes d’éléphant.
Et nous voici devant le Pavillon de la Sultane turque, l’une des femmes de l’empereur. On y admire de magnifiques bas-reliefs aux motifs de fruits, de fleurs ou d’animaux (animaux sans têtes, car celles-ci ornées de joyaux, furent pillées par des voleurs).
Au centre de la cour, un bassin carré, divisé en 4 comme les jardins moghols, a en son centre une plate-forme où se produisaient danseurs et musiciens pour divertir les gens du palais.
De là, on voit très bien le Panch Mahal, palais à cinq étages conçu pour les chaudes journées d’été.
Nous arrivons à présent près de la Maison de Maryam, l’épouse chrétienne d’Akbar. Ses murs portaient des fresques dont il ne reste que des traces.
Le Palais de Jodh Bai, la femme hindoue d’Akbar, se trouve juste à côté.
La visite se termine par les appartements privés d’Akbar. Et nous sommes bien surpris par le style monacal qui règne ici. Il suffit de regarder son lit : un simple socle de pierre appelé aussi la Maison des Rêves.
À la sortie, on nous conduit dans un atelier où l’on incruste des pierres précieuses ou semi-précieuses dans du marbre blanc, comme dans le Taj Mahal que l’on visiterons demain. Les artisans utilisent des techniques qui nous semblent archaïques, mais le résultat est saisissant.
Ces artistes sont d’ailleurs capables de réaliser de véritables chefs-d’œuvre comme ici :
le Taj Mahal : rien que ça !…
L’arrivée à l’hôtel Double Tree nous donne l’occasion de rencontrer les invités d’un mariage (hommes en turban rose) qui ont souhaité être pris en photo avec nous. Un agréable moment…
Repas-buffet animé dans l’hôtel avant de partir se reposer.
Retour vers : Voyage au pays des maharajas
À suivre : Le Taj Mahal, symbole d’amour éternel