Mardi 5 décembre
Lever 6h 30, petit déjeuner puis départ à 8h.
Voici Jaisalmer. De loin, nous apercevons la ville dominée par son fort, cerné par une haute muraille, ocre jaune comme tout ici. C’est que cette cité du désert est construite sur des fondations de sable, fragilisées par des infiltrations d’eau qui ont même provoqué l’effondrement de plusieurs bastions.
Nous montons vers la forteresse dont les portes d’entrée sont protégées par un accès coudé. Une partie de ce fort est réservée au rajah, le reste est occupé par des familles. Les ruelles étroites sont investies par des petits vendeurs d’artisanat ou de babioles et quelques boutiques. Le passant est immédiatement sollicité, voire harcelé, pour acheter des petits objets dont il n’a pas besoin. Et de temps en temps, un musicien qui a reconnu des touristes français joue allègrement “Frère Jacques”…
Sur l’encadrement des portes, on remarque quelques mains vermillon de femmes sati.
Voici le palais à sept étages. La façade du palais est magnifiquement ornée de balcons couverts avec écran ajouré et toit en demi-lune ainsi que de petits pavillons. Juste à côté, un trône en marbre occupe une plate-forme d’où le roi recevait les demandes des habitants.
En montant sur la terrasse, on a une vue splendide sur la ville. Plusieurs jeunes gens ont souhaité être pris en photo avec notre groupe.
Puis nous nous dirigeons vers les temples jains dont la façade est finement ouvragée. Nous entrons déchaussés dans le temple de Chandra Prabhu, dont le sanctuaire abrite la statue.
À l’intérieur, assez petit, nous découvrons des colonnes admirablement sculptées de divinités et de danseuses au triple déhanché.
Les colonnes se rejoignent à leur sommet en très belles volutes appelées torana.
L’escalier à gauche permet de mieux voir les détails de la coupole qui représente le dieu Ganesh et le couloir de l’étage abrite les 108 représentations de prophètes jains en méditation.
En sortant à gauche, on visite un autre temple jain plus petit, dédié à Adinatha, le 1° tirthankara. Des prêtres et des fidèles y pratiquent leurs rites à l’aide de safran, de santal, d’eau et d’éventails.
Nous reprenons nos chaussures pour poursuivre la visite de la ville haute et faire quelques emplettes au gré des rencontres.
De retour dans la ville basse, nous arpentons les ruelles très encombrées de motos, de scooters, de voitures, de rickshaws à moteur ou tirés par des cyclistes, parmi lesquels les vaches se promènent sans souci en attendant leur galette.
Boutiques de souvenirs, petits vendeurs de rue, nous sollicitent continuellement. Ici ou là, on remarque un autel de rue près duquel des fidèles ont déposé des offrandes. Tout cela au milieu du vrombissement des moteurs et des innombrables coups de klaxon.
En circulant, nous avons vu, près de la porte de certaines maisons, des peintures annonçant la cérémonie des ficelles (indispensable pour qu’un fils de brahmane devienne à son tour brahmane) ou la date d’un mariage. Nous avons même vu un homme en train de réaliser cette peinture.
Jaisalmer était située sur la route des caravanes, promesse d’un commerce prospère. De riches marchands, des banquiers, ont fait édifier de splendides maisons aux centaines de pièces dont les façades dorées sont de véritables joyaux. Ce sont des havelis.
La haveli de Nathmal, possession de deux frères qui ont décoré chacun une moitié de la maison, est gardée par deux éléphants de pierre.
La haveli des Patwa a été construite au début du 19° siècle par un riche marchand jain pour ses cinq fils. Sa façade est si finement sculptée qu’on dirait de la dentelle : une vraie merveille.
La plupart des touristes ne peuvent résister au plaisir de se faire prendre en photo sur l’un de ses balcons : nous n’échapperons pas à ce rite…
Dans cette ville, on aurait envie de photographier toutes les maisons, toutes les femmes au voile rouge ou orangé, tous les hommes à turban, toutes les vaches placides et tous les chiens qui dorment n’importe où comme des bienheureux !…
Notre guide nous conduit alors vers la boutique d’un marchand de tissu de grande qualité qui propose pour des prix attractifs des tapis, des couettes, des dessus-de-lit, des étoles en soie, cachemire ou pashmina (du nom du fin duvet d’une chèvre de l’Himalaya).
Voici déjà quatre heures que nous arpentons la ville à pied et la faim se fait sentir. Nous rentrons en bus à l’hôtel où nous est servi un repas où figurent des brochettes, suivies d’un plat en sauce et d’un dessert à base de lentilles.
L’après-midi, nos compagnons de voyage vont s’esquinter les reins sur le dos des dromadaires et dîner sur les dunes devant des danses folkloriques. Nous, nous avons choisi de rester à l’hôtel pour écrire des cartes postales. Enfin, si l’on peut !!! Car un petit spectacle est organisé dans le patio pour des clients indiens, juste au-dessous de notre chambre. Le tambour et le chant suraigu des jeunes filles nous ont accablées pendant plus d’1h 45…
Et pourtant, grâce à la gentillesse de Claude qui m’a fait l’amitié de me confier ses photos, vous pourrez admirer la douceur d’un coucher de soleil sur les dunes, un soir de décembre, dans le désert du Thar !…
Mais la nuit a été longue et reposante.
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À suivre : Jodhpur, la ville bleue