Nous avons quitté Ushuaia et survolons la Cordillère des Andes.
Vue d’avion, la Patagonie méridionale nous montre une steppe immense parcourue par de rares troupeaux qui se contentent de petits buissons épineux.
C’est un lieu très inhospitalier et très venteux, où serpentent quelques cours d’eau.
La région commence tout juste à se développer : les maisonnettes aux toits bleus sont encore entourées de gravats…
…l’électricité n’est arrivée jusqu’ici que très récemment, les routes toutes fraîches ne sont pas encore terminées…
…et cette belle portion d’autoroute ne voit guère passer de voitures !
Notre hôtel, tout neuf mais isolé, se mire dans les eaux du lac Argentino.
Tout près, oies et flamants roses se désaltèrent.
En dehors de l’inoubliable dîner chez Don Pichon (voir la page “À table”), le seul intérêt de ce séjour à El Calafate, c’est que cette petite ville en plein essor est le point de départ idéal pour le parc des glaciers qui descendent de la Cordillère vers le lac. Donc, le lendemain de bonne heure, nous partons en direction du Perito Moreno et nous trouvons en chemin une petite pluie fine et froide.
Bientôt, nous embarquons à bord d’un catamaran qui permet de s’approcher au plus près de cette merveille.
Le Perito Moreno est ainsi nommé à cause du naturaliste Francisco Perito Moreno. Celui-ci a longuement exploré la Patagonie et il a été choisi comme expert (perito=expert) lorsqu’il a fallu tracer une frontière entre le Chili et l’Argentine. Ayant très bien défendu les intérêts de son pays, il est considéré en Argentine comme un véritable héros. Et son nom a été donné à ce glacier tout à fait étonnant.
Long de 15 km, large de 5 km, sa falaise de 80 m tombe à pic dans le lac Argentino, dans lequel des pans entiers de glace s’effondrent régulièrement.
Ses reflets bleus, magnifiques, sont dus à l’exceptionnelle densité de sa glace. Contrairement à d’autres glaciers, il avance vite et s’allonge de plusieurs centimètres par mois. Et lorsqu’il atteint l’autre berge du lac, plus resserré à cet endroit, l’eau ronge le mur ainsi formé, finit par y creuser une arche…
…qui se fissure puis s’effondre dans un fracas assourdissant, sous les yeux éblouis de ceux qui ont fait le voyage tout exprès pour assister à ce spectacle unique.
Malgré la pluie glaciale, nous admirons cette beauté naturelle depuis le pont du bateau…
… et apercevons au passage de petits icebergs détachés du glacier.
Un peu plus tard, le bus nous conduit vers des passerelles qui permettent de l’observer de plus loin et de plus haut, sous plusieurs angles.
C’est magnifique, mais il fait si froid qu’on finit par s’engouffrer dans la cafeteria toute proche pour s’y réchauffer en sirotant un café brûlant.
Nous terminons la visite par le musée Glaciarium où l’on nous explique la formation, l’histoire et l’avancée unique de cet étonnant glacier, (ainsi que de quelques autres glaciers du parc), à l’aide de cartes, de maquettes…
…de photos…
…et même d’un petit film en 3D, où les spectateurs, affublés de lunettes spéciales, semblent sortir tout droit d’un concert de Michel Polnareff !!!