Dimanche 23 septembre
Le petit déjeuner nous est servi dans une jolie salle à manger sous forme de buffet. Il ne manque rien : fruits, fromages locaux, charcuterie, viennoiseries, pain frais, beurre, confiture maison et surtout du café, beaucoup de café noir ! Près de nous, un grand-père prend son repas avec ses quatre petits-enfants. Après cet agréable moment, départ pour Tarascon.
Le château n’ouvre qu’à 10h, nous avons le temps de demander un plan de ville à l’Office de Tourisme : fermé. Alors nous avisons un tabac/presse : ils n’en vendent pas ! Finalement, c’est à dix heures, au château, que nous en trouverons un. Mais ils se font tirer l’oreille pour une visite guidée. Il faut être au moins trois, nous ne sommes que deux, mais ils ne font guère l’article lorsque d’autres visiteurs se présentent. Donc, on visitera avec un dépliant tandis qu’à l’accueil on bavarde en passant l’aspirateur…
Le château de Tarascon est un château fort bâti à l’origine face à Beaucaire qui était ville royale française tandis que Tarascon était ville provençale, le Rhône servant de frontière. C’est un modèle de forteresse médiévale et nous y retrouvons avec plaisir tout ce qui en fait le charme : ses tours massives rondes vers la ville, carrées vers le Rhône, sa haute enceinte couronnée de créneaux et de mâchicoulis, ses fenêtres à meneaux, ses douves et son ancien pont-levis.
Aménagé et décoré à la fin du XV° siècle par le roi René qui a souvent séjourné ici, et y a organisé nombre de fêtes fastueuses, le château a par la suite servi de prison avant de reprendre son aspect d’autrefois. Nous entrons dans la cour d’honneur, avec sa tour d’angle, sa chapelle et sa galerie aux voûtes romanes. Dans une niche, on aperçoit les bustes du roi René et de sa seconde épouse Jeanne de Laval, difficilement reconnaissables, il est vrai !…
Mais à notre grand désappointement, les salles, toutes vides de meubles, sont à présent occupées par des œuvres trop contemporaines à notre goût, des jeux pour enfants ou des photos sans grand intérêt à nos yeux. Et les très nombreux escaliers casse-cou nous ont rompu les jambes. Toutefois, parvenues sur la terrasse tout en haut de l’édifice, nous avons été bien récompensées de nos efforts : la vue sur le Rhône, Beaucaire et les toits de Tarascon est tout simplement magnifique. Et les appareils photo se sont mis à crépiter…
Vers midi, après être repassées par la boutique, l’apothicairerie et le petit jardin médiéval devenu un champ d’herbes folles, nous voilà attablées au Restaurant du Château, juste en face, de l’autre côté de la rue, devant une assiette de côtes d’agneau et deux boules de sorbet.
Après le repas, plan de ville en main, nous partons à travers les rues. Voici d’abord l’église Sainte-Marthe, qui abrite les reliques de la sainte. Celle-ci est vénérée encore de nos jours lors de réjouissances populaires qui rappellent comment elle a débarrassé la région de la Tarasque, un monstre qui dévorait bétail, enfants et bateliers, en l’apaisant d’un signe de croix, ce qui permit aux habitants de le capturer.
Nos pas nous conduisent vers l’Hôtel de Ville et quelques autres belles façades joliment sculptées.
Dans une petite rue, nous avons souri devant la statue du fameux Tartarin, le chasseur de casquettes hâbleur, ridicule mais combien sympathique dont Alphonse Daudet nous a raconté l’amusante histoire. L’écrivain en rit encore, et même le lion semble sourire de la naïveté de son chasseur !…
Mais à part cela, on n’a rien vu du tout car toutes les maisons sont fermées et les volets clos : pas un chat dans les rues par cette chaleur d’enfer.
Nous traversons donc le Rhône pour nous rendre à Beaucaire. Faire le tour du château à pied pour en trouver l’entrée, monter les interminables escaliers pour ne voir que les quelques restes d’un monument en partie détruit, sous un soleil implacable : l’expérience nous suffit. Retour au bercail.
Sortir de Beaucaire n’est d’ailleurs pas si simple car le GPS s’obstine à nous ramener vers le centre-ville interdit aux voitures. Nous finissons par rentrer à notre maison d’hôtes, épuisées et rouges comme des crêtes de coq. Repos dans une atmosphère fraîche, bain de pieds bienfaisant : voilà la solution. Deux heures de béatitude suivies d’un jus d’orange bien frais dans le salon.
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