L’Ouzbékistan a vu naître nombre de savants de renommée mondiale. Il est d’ailleurs intéressant de constater que plusieurs petites planètes du système solaire portent le nom d’un savant ouzbek.
Parmi eux, Al Khorezmi, Avicenne et Oulougbeg.
A Khiva, la statue d’Al Khorezmi honore ce génie mathématicien du IX° siècle, dont le nom est à l’origine du mot “algorithme”.
Né près de Khiva, il est l’auteur de travaux mathématiques et astronomiques de premier plan. On dit que Christophe Colomb en a pris connaissance avant de s’embarquer vers les Indes, ou plutôt ce qui deviendrait le Nouveau Monde.
À Khiva également, au musée d’histoire situé dans l’ancienne madrasa de Muhammad Rahim, on peut voir le premier globe terrestre jamais construit,
ainsi que les instruments d’Avicenne, philosophe-médecin né vers l’an 1000 près de Boukhara.
Ce savant, l’un des plus remarquables d’Orient, est célèbre notamment pour son ouvrage “Le canon de la médecine”, qui resta une référence en Occident jusqu’au XVII° siècle.
Mais celui que j’admire le plus est Oulougbeg, prince mongol du XV° siècle, petit-fils de Tamerlan, auquel il succéda.
Théologien et poète de talent, il fut l’un des plus grands astronomes de son temps. Il fit construire à Samarcande un observatoire qu’on peut toujours visiter, du moins ce qu’il en reste…
Plusieurs objets y sont exposés, par exemple un astrolabe, instrument qui permet de calculer la hauteur des astres au-dessus de l’horizon et par conséquent aux marins de connaître la latitude de leur position.
On y voit les livres d’astronomie qu’il a rédigés, notamment les fameuses “Tables d’Oulougbeg”, où il répertorie plus de 1000 étoiles avec leurs coordonnées, tour de force extraordinaire si l’on considère qu’à son époque les lunettes astronomiques étaient inconnues !
Une maquette permet de se faire une idée précise de l’observatoire d’origine.
Celui-ci, bâti sur trois niveaux, de forme circulaire, avait des parois recouvertes de fresques qui représentaient les astres et le système solaire. Ce prince-savant conçut des modes de calcul pour prévoir les éclipses et mesurer l’année stellaire avec une grande précision. Il possédait un instrument reproduisant le mouvement des astres et des planètes.
L’observatoire abritait aussi un sextant géant de sa conception, le plus grand du monde.
Il en reste un arc de 11 mètres, bordé de parapets où sont indiqués les degrés.
A plusieurs endroits, on voit Oulougbeg discutant avec d’autres savants.
C’est le cas dans la cour de la madrasa de Samarcande qu’il a fait construire et qui porte son nom.
Sur la porte d’entrée, il a fait figurer l’inscription “Aspirer à la connaissance est le devoir de chaque musulman et de chaque musulmane”.
Hélas ! plus intéressé par les arts et la science que par la politique, il fut arrêté et décapité sur l’ordre d’un de ses fils qui fit détruire son observatoire.
En 1994, heureusement, le pays commémorait le 600° anniversaire de sa naissance …
… en restaurant les magnifiques monuments qui lui ont survécu.
- La cour intérieure de la médersa d’Oulougbeg.
Magnifique !
Merci infiniment pour ce partage.
Bien cordialement.
Merci de vos encouragements.
J’ai beaucoup aimé ce pays trop méconnu.
J’avais à cœur, en effet, de partager toutes ces émotions.