En route vers Teotihuacan, nous observons sur notre gauche une ville entièrement colorée.
Notre guide nous a expliqué qu’il s’agit en fait d’un bidonville. Les hommes politiques achetant les votes des habitants en échange de peinture, ceux-ci rénovent la façade de leur maison de la couleur politique correspondante.
Chacun peut donc savoir pour qui votent les habitants : il suffit de regarder la couleur de leur maison.
Avant de pénétrer à Teotihuacan, le bus nous arrête dans un endroit où l’on nous a montré tout ce que l’on peut faire avec des agaves :
-les fibres peuvent devenir fil ou ficelle.
-la “peau” de l’agave est une feuille ultra-fine sur laquelle on peut écrire.
-le jus, une fois fermenté, devient une boisson, le pulque.
-et bien sûr la distillation permet d’obtenir la fameuse tequila.
Puis on nous a fait visiter un atelier d’obsidienne. Cette lave volcanique vitrifiée présente des couleurs allant du noir au vert.
C’est une pierre très dure avec laquelle on fabrique des outils (couteaux très tranchants, par exemple), des sculptures, des masques ou des bijoux.
Enfin, après un rapide repas au restaurant “El jaguar”, animé par des mariachis…
…nous visitons le site de Teotihuacan, habité de -100 à +700. Ce site urbain très développé possédait des systèmes d’approvisionnement en eau et de drainage. On y trouvait des rues, des ateliers, des marchés, des ensembles d’habitation, mais aussi des palais, temples et centres de cérémonies.
On y pratiquait l’agriculture, mais aussi la poterie, le tissage, la taille des pierres, la peinture, la sculpture et des échanges commerciaux existaient avec d’autres régions.
Au VII° siècle, la ville est tombée en décadence et a été abandonnée pour des raisons restées obscures.
L’endroit est loin d’être entièrement exploré (à peine un dixième !). Il existerait sur ce site des dizaines de pyramides, dont la plupart sont encore recouvertes de terre ou de végétation. Actuellement, ont été mis à jour la Citadelle, avec le Temple de Quetzalcoatl et la Chaussée des Morts, sorte de large allée longue de deux kilomètres bordée d’édifices dits “en panneaux-talus” avec des escaliers menant à l’origine à de petits temples.
Deux monuments attirent le regard :
-la pyramide du Soleil, haute de 66 mètres, au sommet de laquelle un temple contenait une idole de pierre.
-la pyramide de la Lune que nous avons en partie escaladée.
Face à celle-ci, s’élèvent des édifices à quatre étages avec au sommet une plate-forme où se déroulaient des cérémonies, et sur la place de la Lune, il reste un autel.
Nous n’avons pas eu le temps d’entrer au musée. Dommage : j’aurais aimé voir les vases, les masques funéraires et les tombes-offrandes où les personnages offerts en sacrifice étaient jambes fléchies, mains attachées dans le dos.
Nous quittons le site, convaincus de la minutieuse organisation de cette Cité-État et de l’importance de la religion pour ces peuples.
Au retour, nous nous sommes arrêtés au sanctuaire de la Guadalupe. La basilique ancienne, baroque, à deux tours jumelles, étant devenue trop petite…
…on a construit juste à côté une église moderne, ronde au toit vert, qui peut accueillir au moins 10 000 personnes.
L’intérieur est beau et propice à la prière, mais on est gêné par l’obligation d’emprunter un tapis roulant pour limiter le temps d’observation ou de méditation devant l’image sainte.
On y vénère la Vierge à la peau brune qui serait apparue à l’Indien Juan Diego à 4 reprises en 1531. Celui-ci réussit à convaincre l’évêque du lieu de bâtir ici une église grâce à l’image de la Vierge, imprimée miraculeusement sur sa tunique.
Chaque année, le 12 décembre, des milliers de pèlerins se rassemblent à la basilique pour commémorer ces apparitions de la sainte patronne du Mexique.