En route vers Porto, nous faisons halte à Batalha.
Cette ville est célèbre pour son monastère de Santa Maria da Vitoria, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Ce merveilleux monument commémore la bataille (Batalha = bataille) d’Aljubarrota qui opposa, en 1385, “les deux Jean”, tous les deux prétendants à la couronne portugaise : Jean I° de Castille, un Espagnol, et Jean I° d’Avis, un Portugais. Ce dernier, disposant d’une armée très inférieure en soldats et en canons, fit le vœu d’élever une église en l’honneur de la Vierge s’il remportait la victoire. Or, contre toute attente, Jean I° d’Avis fut vainqueur. Voilà pourquoi la statue équestre de son chef de guerre, le connétable Nuno Alvares Pereira, se dresse sur le parvis du monastère.
Arrivés devant l’édifice, nous sommes éblouis par la façade ocre de l’église…
…de style gothique flamboyant : pinacles, arcs-boutants, balustrades ajourées, statues, portail…
…et fenêtres finement sculptées.
Un vrai travail de broderie.
Dès l’entrée dans l’édifice, on remarque la hauteur des voûtes.
Juste à droite, une pièce carrée, surmontée d’une lanterne octogonale…
…abrite les tombeaux monumentaux du fondateur Jean I° et de sa femme Philippa de Lancastre, si hauts qu’on ne peut voir les gisants.
Sur le côté de la salle, les tombeaux de leurs fils sont nichés dans des enfeus, en particulier celui de l’infant Henri le Navigateur…
…ainsi nommé car il a consacré sa vie à un rêve : trouver une route maritime qui relierait le Portugal aux Indes en contournant l’Afrique.
De l’autre côté de la nef, on pénètre dans le cloître royal…
…où se côtoient les styles gothique et manuélin.
Quelle merveille d’harmonie ! Quelle finesse de décoration !
Le cloître entoure un jardin propice à la méditation.
Édouard I°, fils aîné et successeur du roi Jean, repose quant à lui dans une rotonde à ciel ouvert…
…construite en prolongement du chœur de l’église et entourée de sept chapelles qui ne furent jamais achevées, d’où leur nom de Capelas Imperfeitas.
L’ensemble est d’une beauté stupéfiante : colonnes torsadées, motifs ciselés dans le style manuélin (spirales, rameaux de laurier, cordages, épis de maïs, feuilles de chêne, perles, écailles, ancres marines, globes terrestres…),
…autant de détails qui reflètent le monde de la mer et les Grandes Découvertes.
Le monastère de Batalha est véritablement un chef-d’œuvre qui illustre à merveille le passage entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance.