La petite ville d’Oswiecim a été appelée pendant six ans Auschwitz par les Nazis qui y ont installé un camp de sinistre mémoire : camp de prisonniers, camp de concentration, camp de travail, camp d’extermination. Son nom seul suffit à évoquer l’Holocauste pour les Juifs et la pire barbarie pour tous ceux qui y ont été conduits.
Ainsi, mentalement préparés, nous passons sous la porte toujours surmontée de la fameuse inscription “Arbeit macht frei” (=Le travail rend libre).
À l’intérieur d’une enceinte cernée de barbelés, 28 blocs identiques en briques sont alignés de chaque côté de deux allées.
Nous en visitons plusieurs dans lesquels sont exposés des documents et des photos prises à l’arrivée des trains blindés.
Certains travailleront dans des conditions inhumaines et dormiront dans des dortoirs comme celui-ci.
Mais d’autres, dès leur arrivée, étaient conduits “à la douche”, c’est-à-dire qu’ils devaient retirer leurs vêtements, abandonner toutes leurs affaires, on leur coupait les cheveux et, en fait de douche, ils étaient asphyxiés au Zyklon B.
On y voit aussi les bidons de Zyklon B, le pesticide utilisé pour asphyxier ces malheureux…
… ainsi que les objets personnels dont ils n’auraient plus jamais à se servir : valises, mallettes, chaussures, lunettes, vêtements, peignes (et même cheveux), casseroles et autres objets du quotidien.
Un des blocs était particulièrement redouté, le Bloc de la Mort, prison du camp réservée aux récalcitrants : ils étaient soumis aux tortures les plus cruelles, comme par exemple mourir de faim. C’est dans cette cellule qu’est mort Maximilien Kolbe, qui a volontairement choisi de mourir à la place d’un autre prisonnier.
Nous passons avec effroi devant le Bloc des expériences médicales où des gynécologues testaient des techniques de stérilisation des femmes juives et le Mur de la Mort, le bien nommé, où furent fusillées des milliers de personnes : membres d’organisations clandestines, ou personnes impliquées dans l’aide aux prisonniers ou la préparation d’évasions.
Mais le pire restait à venir avec un exemple de chambre à gaz et l’horrible tapis roulant conduisant les cadavres vers la gueule du four crématoire.
Une exposition affiche sur les murs les photos et les noms de centaines de déportés morts dans ce camp.
Dans le bus en route vers Birkenau à trois kilomètres de là, nous vivons un moment de répit où nul ne parle.
En arrivant, se dessine la sinistre façade du bâtiment de garde qui marque l’entrée du camp. C’est un bâtiment tout en longueur, surmonté d’une tour, et au milieu duquel la Porte de la Mort laissait entrer les trains directement jusqu’à la plate-forme où les Kapos sélectionnaient les déportés.
Il reste un unique wagon rouillé posé sur des rails, seul témoin de ces voyages sans retour.
Beaucoup de blocs ont été rasés. Il en reste quelques exemples, en briques ou en bois, où logeaient dans des conditions abominables Juifs, Tsiganes, et autres prisonniers dont la mort était programmée.
Car ce camp de Birkenau était une usine à tuer, dans le cadre de la “solution finale”, c’est-à-dire l’éradication totale des peuples juif et tsigane essentiellement. Par centaines, par milliers, ces déportés étaient exterminés chaque jour, leurs corps incinérés dans les fours crématoires et leurs cendres répandues dans les champs et les étangs alentour.
Un million et demi de personnes ont été exterminées à Auschwitz-Birkenau .
Le soir,après encore 75 kilomètres de route, nous arrivons au Q Hôtel de Cracovie où on nous sert un repas à table. Je me souviens seulement d’un poulet avec une sauce à la moutarde ancienne, délicieux au demeurant.
Mais après toutes ces émotions, chacun avait hâte de regagner sa chambre…
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