Lundi 7 mai
Les Siciliens sont bruyants. Le dimanche, la musique et les rires se prolongent au-delà de minuit. Ce matin, réveil à 6h 30. Dès 7h, les valises sont dans le couloir, nous réglons les bouteilles d’eau consommées et partons pour le petit déjeuner.
8h 30 : nous quittons l’hôtel et Catane. Un dernier regard sur le Duomo, la fontaine de l’éléphant, le palais des Clercs et, passant près de la fontaine dell’Amenano, nous voici sur le marché au poisson.
Ce pittoresque marché offre au chaland des fruits, des légumes, mais surtout un choix de poissons qui rivalisent de fraîcheur, de couleurs et de présentation pour mieux nous séduire : rougets bien alignés, dorades artistement recourbées, espadon dont la mâchoire en forme d’épée se dresse vers le ciel et nombre de fruits de mer appétissants… Nous regrettons déjà de partir !
Le bus traverse une campagne vallonnée et nous dépose bientôt au parc archéologique de Neapolis : nous sommes à Syracuse, sur une éminence d’où nous dominons la mer. C’est ici la partie antique, où nous allons retrouver les traces des Grecs, des Tyrans de Sicile (notamment Hiéron II et Denys) et des Romains.
Nous voici justement près d’un autel long de 200 mètres, édifié par le tyran Hiéron II en l’honneur de Zeus : on pouvait y sacrifier plus de 400 bœufs. Les parties non consommables étaient brûlées et la fumée s’élevait vers le ciel : c’était la part des Dieux. La chair était grillée et répartie entre les prêtres et les participants.
Rendons-nous à présent près du théâtre antique grec, adroitement niché dans la pente de la colline. Les œuvres d’Eschyle y ont été jouées et plus tard, à l’époque romaine, on a pu y assister à des combats de gladiateurs. Très abîmé, il est habillé de gradins modernes, destinés non seulement au confort des visiteurs lors des spectacles actuels pendant l’été, mais aussi pour protéger les pierres des intempéries. Mais d’ici, quelle vue imprenable sur la mer !!!
À l’arrière du théâtre, la paroi de la falaise est percée de grands orifices, sur les bords desquels poussent des câpriers qui commencent à fleurir. L’un d’eux est la grotte du Nymphée, où coule une jolie cascade alimentée par l’eau d’un ancien aqueduc grec.
De là, nos bénéficions d’une vue plongeante sur les Latomies, anciennes carrières de pierre calcaire utilisées comme prison à l’époque romaine. La Latomie du Paradis abrite l’Orecchio di Dionisio : cette grotte en forme d’oreille géante aurait été utilisée par Denys le Tyran pour espionner les prisonniers qu’il y enfermait. Certains visiteurs y viennent chanter pour en vérifier l’exceptionnelle acoustique. Mais parfois, les gamins en profitent pour amplifier la sonorité de leurs cris !
Nous traversons une sorte de jardin sauvage où poussent acanthes, citronniers et orangers.
Un chemin bordé de sarcophages nous mène à l’amphithéâtre romain où se déroulaient les combats de gladiateurs et les combats navals appelés naumachies. Construit au 1° siècle après J.-C., de forme elliptique, il utilise la configuration du terrain et on peut observer au centre un trou rectangulaire où était stocké le matériel nécessaire lors des spectacles.
Mais l’heure est venue de reprendre le bus pour rejoindre la presqu’île d’Ortigia, ce qui signifie “île aux cailles“.
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À suivre : La presqu’île d’Ortigia