Mercredi 29 novembre
L’arrivée à Delhi est un choc en soi : presque minuit, une longue attente pour récupérer ses bagages, une infinité de guides dressant à bout de bras le panneau portant le nom du groupe ou du voyageur attendu… Une impression de fourmilière ! Mais pour nous, pas de problème. Notre accompagnateur avait déjà trouvé Sandeep, qui nous a aussitôt guidés vers notre hôtel.
Comprendre le fonctionnement de la douche et celui des volets de la salle de bain, trouver le moyen de couper la clim’ et d’éteindre les multiples lumières : il était plus de deux heures lorsque nous avons enfin fermé les paupières !
Jeudi 30 novembre
Ce matin, petit déjeuner copieux dans une salle grand style. Les serveurs sont à nos petits soins et nous ont proposé de goûter un plat indien : une crêpe fourrée aux légumes et une autre, soufflée comme un ballon, à tremper dans une purée de légumes “spicy”.
Un joli moment…
À 8 h 30, départ pour la cité ancienne de Delhi.
Marché aux fruits et légumes
Une petite promenade dans le vieux Delhi aux ruelles étroites et tortueuses nous conduit jusqu’au marché de Chandni Chowk où les producteurs locaux offrent aux passants fruits, herbes aromatiques et légumes exposés par terre ou sur une charrette à bras.
Des femmes proposent des colliers de fleurs d’œillets d’Inde aux couleurs vives pour les offrandes au temple voisin.
Ici, les fils électriques sont encore plus emmêlés qu’au Viêt Nam et il est très facile de se faire renverser par un tuk-tuk ou une mobylette. Il va falloir apprendre à se déplacer dans une circulation pour le moins anarchique !
Bientôt nous voilà arrivés devant…
La mosquée Jama Masjid
D’abord, il faut retirer ses chaussures, mais le port de babouches de salle de bains est autorisé. Et ceux qui sont habillés à l’occidentale doivent enfiler une sorte de longue cape couleur pastel avant de pénétrer dans une grande cour fermée d’une colonnade avec un bassin carré au milieu.
La mosquée est sur le côté. On y admire la voûte du pishtaq (=portail) en grès rouge et marbre blanc.
Les renfoncements à gauche indiquent la direction de La Mecque, c’est-à-dire ici l’ouest.
Le sanctuaire est encadré par deux minarets et couvert de dômes en marbre blanc. On remarque les haut-parleurs qui appellent les fidèles à la prière.
Construite en 1656 par l’empereur moghol Shah Jahan, c’est la plus grande mosquée de toute l’Inde.
Le bus nous mène ensuite jusqu’au Raj Ghat.
Le Raj Ghat
C’est le mémorial en hommage à Gandhi.
Là, ses cendres ont été recueillies après son incinération. Et un monument composé de neuf blocs de marbre noir en marque l’endroit. Récemment, une flamme éternelle y a été ajoutée.
On remarque sur la plaque la formule “He Ram” qui signifie “Ô Dieu”, derniers mots prononcés par le Mahatma lors de son assassinat en 1948.
Ce mémorial est situé dans un jardin verdoyant. Une jolie balade sous une douce température.
Nous nous dirigeons à présent vers…
Le temple sikh Bangla Sahib
Ce temple tout blanc coiffé d’un dôme doré a été bâti à l’emplacement de la maison où a habité le 8° gourou Harkrishan Dev lors de son passage à Delhi en 1664.
Ici, chacun peut apporter des offrandes : riz, farine, sucre, lentilles etc. Chacun peut aussi participer à la confection des repas et y recevoir un plateau de nourriture gratuite, notamment les personnes sans ressources mais pas seulement. Au menu : lentilles et galette de blé (que nous avons appris à étaler, assis en tailleur…)
Pour pénétrer dans ce lieu, il faut retirer chaussures et chaussettes, porter un foulard et marcher pieds nus. La visite détaillée de ce temple nous a fait rencontrer nombre de Sikhs arborant la tenue de leur confession : turban coloré, bâton torsadé, barbe et moustaches. Certains ont fière allure.
Le passage dans le temple est impressionnant et provoque respect et silence. À la sortie, une volée de marches conduit à un bassin rectangulaire où les fidèles font leurs ablutions et leur rituel.
Il est l’heure de déjeuner au restaurant The Lalit. Nous avons goûté aux plats locaux, assez épicés il est vrai.
Une bière a apaisé le feu de nos papilles et quelques fruits ont conclu ce repas avec un tout petit café dans une très grande tasse. Nos compagnons de voyage sont charmants et l’ambiance tout à fait agréable.
Après le repas, petit tour de ville dans New Delhi, du côté du palais présidentiel et dans le quartier des ministères.
Ce monument commémore les soldats indiens morts pendant la première Guerre mondiale et au-dessous, brûle la flamme au soldat inconnu.
Les ministères s’alignent de chaque côté du Rajpath, l’avenue royale de la ville.
Ce vaste bâtiment circulaire accueille les deux assemblées de l’Union Indienne.
Le mausolée d’Humayun
Mais notre but est le mausolée d’Humayun, deuxième empereur moghol, fils de Babur et père d’Akbar.
Juste après l’entrée, sur la droite, on accède au tombeau d’Isa Khan, un haut dignitaire du 16° siècle. Cette tombe octogonale porte encore des traces de céramiques de couleur sur ses petits pavillons appelés chhatri.
Après avoir passé trois portes voûtées, nous pénétrons dans un jardin où les quatre rivières du Paradis (lait, miel, eau bénite et eau miraculeuse) délimitent quatre jardins.
Au bout, au sommet d’un escalier, s’élève le tombeau d’Humayun, ou plutôt le mausolée qui abrite son cénotaphe. Car le corps de l’empereur est au-dessous du monument, dans la terre. C’est sa deuxième femme qui l’a fait construire par un architecte persan.
Tout en grès rouge et marbre blanc, ce tombeau est coiffé d’un dôme en marbre encadré de plusieurs chhatri à colonnes. Mais à l’intérieur, la voûte est presque plate et sobrement décorée de lignes géométriques.
C’est là que se trouve le cénotaphe, ainsi que ceux de plusieurs autres des membres de la famille royale.
Après cette agréable visite, il est l’heure de partir vers le monument le plus élevé du pays :
Le Qutub Minar
Constitué de cinq tronçons coniques cannelés, ce minaret est situé dans un jardin, au milieu d’autres éléments architecturaux, en partie en ruine.
Cette tour-minaret porte le nom d’un général musulman qui devint sultan de Delhi au 13° siècle. C’est l’édifice le plus élevé de tout le pays. Il est décoré de bandes d’écriture coufique.
Tout près, se trouvent les restes de l’ancienne mosquée dont on peut remarquer les arcades en ogive, joliment décorées de volutes et d’inscriptions coraniques. Et au milieu de la cour, s’élève une curiosité : un pilier en fer vieux de plusieurs siècles et qui ne comporte aucune trace de rouille !
Le soleil commence à baisser. Il faut se hâter de prendre les photos, observer les perruches vertes.
Le retour vers l’hôtel est laborieux, car la circulation est très dense, voire bloquée. Enfin vers 19 h nous y arrivons. Le temps de changer des euros en roupies et de prendre une douche, il est l’heure de descendre dîner. Bonne cuisine et conversation animée sur le thème du travail, des jeunes et du talent de Fabrice Luchini…
Demain, nous prenons l’avion pour Udaipur !
à suivre : À Udaipur