Dire que l’on mange bien en Argentine est un euphémisme.
Les petits déjeuners ressemblent à ceux que l’on peut rencontrer dans les bons hôtels européens :
fruits frais ou cuits, charcuteries variées, œufs, fromages, pâtisseries, pains et boissons fraîches et chaudes.
Certains établissements proposent en plus des plats chauds cuisinés. Rien ne manque pour bien démarrer la journée…
À midi et le soir, les menus ne sont peut-être pas très variés, mais les parts sont très copieuses et la cuisson des viandes frise l’excellence.
Notre première expérience s’est déroulée à La Bistecca à Buenos Aires. Ce restaurant, très bien nommé, proposait, outre hors-d’œuvre…
…pâtes et poissons, tout un choix de grillades cuites sous les yeux du client : ici, on appelle cela une parillada. Et parmi les nombreux desserts , une merveilleuse fontaine de chocolat attirait bien des amateurs.
Bien sûr, à Ushuaia, nous avons goûté aux araignées de mer.
Les restaurants italiens sont nombreux dans ce pays fortement marqué par l’immigration. Voilà pourquoi bruschettas et raviolis nous ont parfois été proposés.
Mais à El Calafate, au retour de notre expédition au glacier Perito Moreno, nous avons dîné chez Don Pichon. Quel merveilleux endroit ! Après l’habituelle empanada (sorte de chausson fourré à la viande, aux légumes ou au fromage)…
…on a vu arriver sur la table un plat chargé de grillades en tous genres.
Trois plats pour douze convives, le tout accompagné de frites : même ceux d’entre nous dotés d’un solide appétit ne pouvaient avoir raison d’une telle quantité de nourriture. Un petit tour aux cuisines m’a fait découvrir les cuisiniers, le gril…
…et le barbecue extraordinaire où quatre animaux entiers étaient écartelés sur des grandes broches en croix placées au-dessus d’un lit de braises rougeoyantes. On appelle cela un asado.
Spectacle assuré, viande délicieuse, cuite à point, ambiance chaleureuse : une bonne soirée…
Dans les Andes, à Humahuaca, nous avons déjeuné dans une pena.
C’est un lieu où l’on peut se restaurer tout en écoutant de la musique locale. Notre hôte, un ancien instituteur poète à ses heures, a fondé un petit orchestre et a même fabriqué de ses mains un étrange instrument de musique au son un peu trop discordant à mon goût. Pendant le spectacle, on nous a servi du fromage de chèvre accompagné d’un épi de maïs grillé…
…suivi de tamales, pâté cuit dans des feuilles de maïs, dont je n’ai pas eu envie de demander la recette…
À Salta, le restaurant La Posta nous a proposé une belle grillade de bœuf.
Toujours dans les Andes, nous nous sommes arrêtés au Parador “Posta de las Cabras”. Comme l’indique ce nom, on élève ici des chèvres : l’une d’elles, en photo sur le mur, a gagné un concours agricole (sorte de Salon de l’Agriculture local) et naturellement, au menu ce jour-là figurait une belle assiette de chèvre grillée.
Avant de quitter les Andes, à Payogasta, nous avons goûté à des variétés de pommes de terre inconnues.
De retour à Buenos Aires, notre guide Noémie nous a conduits au Café Tortoni : une institution ici. Bien sûr, on peut y boire bière, café ou chocolat. Mais ce lieu, fondé par un immigré français, est chargé d’histoire. Il a conservé sa décoration d’origine de style art déco et les murs sont couverts des portraits (photos ou bustes) des célébrités qui l’ont fréquenté : le musicien Carlos Gardel voisine avec l’écrivain Jorge Borges ou le peintre Benito Quinquela Martin, Pirandello ou Garcia Lorca. Chaque semaine, les amateurs peuvent y assister à une soirée tango. (Voir la page consacrée à Buenos Aires-2)
Enfin, juste avant de se rendre à l’aéroport pour rentrer en France, nous avons pris un dernier repas argentin dans le quartier du Tigre à proximité de Buenos Aires, au restaurant Gato Blanco.
On s’y rend en bateau car il est situé sur une île. Au menu, du poisson, plus précisément une belle truite du rio de la Plata.
L’une de mes compagnes de voyage préféra du bœuf. Quand on lui apporta son assiette, nous avons cru tout d’abord qu’il s’agissait d’un plat pour deux ou trois convives. Son “steak argentin” ressemblait à un petit rôti de plus de 500 grammes et d’au moins 7 centimètres d’épaisseur ! Décidément, les Argentins ne rognent pas sur les quantités. Il se dit ici que “les Français mangent peu “. Nous avons semble-t-il quelques excuses ! Un dicton argentin dit aussi : “Quand l’estomac est plein, le cœur est satisfait “. Cette phrase, à elle seule, pourrait résumer la philosophie du pays en matière de nourriture !
Bien entendu, on mange aussi des desserts. Parmi les spécialités, on note les alfajores, sortes de petits gâteaux fourrés de confiture de lait épaisse et savoureuse appelée “dulce de leche“.
Toujours à Buenos Aires, nous avons pu pénétrer dans une boulangerie qui fabrique du pain français. Cet établissement fait aussi salon de thé.
Mais que boit-on pour arroser tout ça ? De l’eau bien sûr. Mais aussi de l’excellente bière locale. J’ai bien aimé la Salta, la Beagle,
et surtout la Quilmès.
Les Argentins boivent aussi du maté : on garnit sa tasse de feuilles de maté, on arrose d’eau bouillante et on boit lentement à l’aide de la bombilla, une sorte de pipette à trous qui évite d’aspirer les feuilles.
Dans les magasins, on en trouve en bois mais aussi fabriquées à partir de calebasses évidées.
Mais l’Argentine est l’autre pays du vin. Le touriste passe obligatoirement par la case “dîner dans une bodega “ dont les murs sont littéralement tapissés de bouteilles. Les cépages sont surtout d’origine européenne, comme le chardonnay, le merlot ou le cabernet sauvignon.
Mais on y trouve aussi le malbec ou le torrontés.
Au cours de notre séjour, nous traverserons de nombreux vignobles, visiterons deux exploitations viticoles…
…et serons conviés à plusieurs dégustations.
Certes, le vin, ici, n’atteint pas l’excellence de nos plus grands crus, mais il est cependant de grande qualité, puissant, corsé.
Nous avons là de sérieux concurrents !!!